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Tchad : le drôle de rêve de Célestin Mawndoé

02/05/2014 à 18:33 Par Madjiasra Nako, à N’Djaména
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Célestin Mawndoé en 2005. © COUMBA SYLLA / AFP

Depuis la séparation du groupe Yeleen, l’artiste poursuit seul son singulier parcours. Ky veut chan-T et dan-C avec lui ?

Dans le minuscule studio D&G où il prépare la sortie de son troisième album solo, Ky Dan-C, prévue en juin, Célestin Mawndoé prend le temps de discuter. Et quand il s’agit de parler de ses créations, il est intarissable. Le sculpteur, auteur-compositeur-interprète et directeur artistique veut aussi, en marge de ce prochain opus, lancer un nouveau concept : un enchaînement de gestes, presque une danse, qu’il veut être “une synthèse du Tchad”.

Son premier album solo, Daari (“mon pays”), marquait son retour à N’Djamena après dix années passées au Burkina Faso. C’est là, en 2001, après avoir abandonné ses études pour partir à Ouagadougou à la recherche d’un espace de création différent et de nouvelles inspirations, qu’il fonde le groupe Yeleen avec le rappeur burkinabè Louis Salif Kiékiéta, alias Smarty. La réussite sera autant artistique que publique. Alliant la voix mélodieuse de l’un au flow “conscientisateur” de l’autre, le duo enchaîne les tournées, sort cinq albums et reçoit de multiples récompenses, devenant l’un des groupes les plus célèbres d’Afrique de l’Ouest. Sa séparation en 2011 marque le retour de Célestin sur ses terres natales, là où sa grand-mère, issue de l’ethnie ngambay, lui apprit à chanter.

Est-ce l’effet de ce long exil ? Daari évoquait les rêves de Mawndoé pour son pays, le tout sur des mélopées acoustiques, des rythmes d’influences diverses (Afrique centrale, Afrique de l’Ouest et du Nord, chant traditionnel, afrobeat, hip-hop, R&B, reggae, rumba, jazz) et accompagnés de textes écrits dans les trois langues qui ont bercé son enfance : le ngambay, le français et l’arabe (sans oublier un soupçon d’anglais). Le résultat est magique : lorsque résonne la dernière note, on a l’impression d’avoir fait le tour du Tchad…

Un “voyage” que Mawndoé a poursuivi en 2013 avec son deuxième album, Doum Pah, qui signifie “ce que l’on ne peut exprimer” (à moins de le mettre en musique, de le chanter et de le danser…). “C’est un peu ce que j’essaie de faire encore aujourd’hui, confie-t-il. Cette fois, on va ajouter une chorégraphie : la gestuelle du chameau, celle des oiseaux ou encore du babouin… Je ferai en sorte que tout y soit.”

“Montrer à des adolescents que le rêve, c’est à eux de le créer”

À la fin de l’été, il lancera également une émission de téléréalité réunissant des adolescents, qui accompagnera le lancement de Ky Dan-C (prononcer “qui dansé”). “L’idée, c’est de montrer aux jeunes qui cherchent aujourd’hui à nous ressembler que le rêve, c’est à eux de le créer. Si nous aimons ce que les autres font, c’est qu’ils ont osé l’inventer. Il faut montrer que nous aussi pouvons passer sur les chaînes internationales avec ce qui fait notre spécificité, il suffit d’y croire”, insiste l’ex-membre de Yeleen.

Depuis son retour à N’Djamena, Mawndoé a conservé sa popularité et son hyperactivité : concerts au Tchad, au Burkina ou à Paris, émissions de radio ou de télévision nationales et étrangères… Dès que le nouvel album sera prêt, Célestin s’attellera à la préparation de la 3e édition du festival de musique Neige au Sahel, qui se tiendra à N’Djamena en décembre, dont il est le directeur et fondateur et dont la réussite va croissant. En 2012 comme en 2013 (avec pour parrain A’Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System), Neige au Sahel a réussi à mobiliser de nombreux artistes du continent et d’Europe, à attirer un large public, mais aussi à récolter des fonds qui permettent de financer des puits dans les villages du pays. Pour Mawndoé, tout cela est logique. De ses chansons pétries de liberté naissent des rêves, comme celui de faire couler de l’eau au Sahel.

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Madjiasra Nako, à N’Djaména

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